Dale NathalieEn mémoire de Dale Nathalie M'étant relu, j'ai vu combienma tristesse insondable m'a empêché d'écrire normalement. Je me vois dansl'obligation de retravailler le texte dans quelques jours.merci de votre indulgence etde votre solidaritél y a toutjuste trois an, jour pour jour, Nathalie n'est plus là. Elle n'a pas choisi untel destin ni imaginé de telles horreurs les plus crues, dans un pays qu'elleaimait en dépit de l'extinction de son idéal et la poussée de son inhumanitégrandissante érigée en système de référence pour le commun des vulnérables etdes fragiles. Les pauvres, les exclus et les malades peuvent seulement êtrelégitimement pris pour cible par des lois répressives comme le cas de Nathaliemais les tuer par des « médicaments » au nom de « soins » n'est jamais un crimeet le plus souvent, ce n'est même pas considéré comme un délit. Les transformeren mendiants dans la rue, affamés dans une société d’abondance au nom de «laprotection juridique des majeurs » dans ses deux faces, tutelle et curatelle,fonction déléguée à un système de dépossession et de prédation bien identifiéet détaillé dans plusieurs recherches et investigations accablantes (1)démontrant l'escroquerie qu'elle recouvre.La nonchalancequotidienne de ceux qui se tiennent à quelques mètres d'un crime en traind'être commis peut certainement être compris comme une manifestation de ce queHannah Arendt a appelé la banalité du mal. (2)Ce sont lestraitements médicamenteux prescrits en surdose aux effets secondairesdévastateurs imposés et les pressions psychologiques dégradantes qui ont créédes « altérations » du fonctionnement cognitif de Nathalie. Elle a été terrorisée par des mesuresd'hospitalisation sans consentement jusqu'à sa destruction totale le 31 janvier2014, de mise sous curatelle conjuguée à un acte terrifiant, l'enlèvementde son enfant immédiatement après l'accouchement. Même une femelle animale perdson équilibre quand son petit disparaît.Les pratiquesde la psychiatre et de son équipe en lien avec la « justice » et la préfectureont été menées dans une technologie furtive. Nathalie n'a rien perçu etpourtant, tout se faisait devant elle et aussi devant moi en tant quepartenaire. Lundi 27 janvier 2014 Le souvenir deson dernier cri de secours enregistré dans mes neurones et dans le répondeur demon appareil de téléphone mobile de première génération le 27 janvier 2014 dansun après-midi pas comme les autres n'a pas encore pris de ride. J'étais prisdans des démarches auprès des services concernés pour faire valoir ses droitsfondamentaux auxquels elle était si attachée comme citoyenne consciente de sonidentité. Mon appareil était sur le mode silencieux comme d'habitude. Je n'aimepas la sonnerie des gadgets et non plus les téléphones mobiles quand je suis enaction. J'active la messagerie juste après quelques minutes courtes sachantd'avance que c’était Nathalie. J'écoute attentivement le message laissé dansune voix différente, lente et annonciatrice d'une mort inexorable sans pourautant avoir le temps pour penser qu'elle était ainsi : «Mhamed ! Appelle moiii !Aidemoiii ! Je suis crevée. ». J'ai mis plusieurs «i» et plusieurs «e»parce que c'était comme je l'entends maintenant. Effrayé etsecoué dans tous les sens, mais vigilant face à son état de santé inquiétant,je prends mon portable et j'appelle : «Allo Nathalie ! C'est moi ! Çava!J'arrive dans une heure.». La victime répondait dans une voix qui merassure un peu : « Oui ça va ! Tu neviens pas s'il te plaît. Je me sens bien. J'avais mal au cœur mais maintenantça va. S'il y a un problème, je t'appelle.».Je suis loin,je rentre chez moi avec un ami qui la connaissait très bien. Le soir, j'appelleNathalie plusieurs fois pour la rassurer et l’accompagner dans des petitesdiscussions de soutien. Elle insiste pour que je monte mercredi 29 janvier 2014pour réparer la serrure de la porte de son appartement et lui ramener descrevettes, du café et du lait. Son argent de vie se trouvait dans la poche dela mandataire, une soi-disant déléguée de la « protection juridique des majeurs».Je maintenaisla communication avec Nathalie toute la journée du 28 janvier 2014 pouranticiper le pire. J’intervenais auprès de l'organisme de la gestion de sonappartement dont le siège est situé à Marseille (13 Habitat) pour uneintervention de réparation de la serrure.Le soir,j'appelais Nathalie jusqu'à 20h pour m'assurer de son état de santé. Jusque-là,tout va bien, moins d'inquiétude mais des pressentiments pèsent sur monfonctionnement. Mercredi 29 janvier 2014 Je suis chezNathalie toute la journée. Je lui ai ramené des cigarettes, des courses,crevettes, fromage, lait, boisson, café, etc. Je passe toute la journée chezelle, à faire le ménage, ranger ses vêtements, les mettre dans des cartons etdes sacs pour qu'elle vienne s'installer définitivement chez moi. J'ai fait unplan avec elle : quitter définitivement Aix-en-Provence vendredi 31 janvier2014 pour s'installer chez moi après avoir mis les meubles nécessaires dansl'appartement que j'ai loué vide. Elle était très contente après avoir bienaménagé son espace en attendant une autre alternative. Elle était très contentede reprendre ses activités artistiques dans des ateliers à Marseille et suivreune formation professionnelle pour avoir un emploi à mi-temps qui luiconvenait. Elle aimait travailler dans une librairie ou une bibliothèque.C'était un bon projet pour son rétablissement social et sanitaire, détruit parce système de stigmatisation administré par la psychiatre de Montperrin etcodifié dans ses diagnostics, rétablissement mis à mal dans une nouvelleidentité personnelle soi-disant intégrative donnée par la justice de son paysqui la catégorisait de « incapable » par le mécanisme de la « protectionjuridique des majeurs », fonction déléguée à une association dont le nom faitfroid dans le dos : Association Société d'Hygiène Mentale (A-SHM). Avez-vousentendu ce nom ? Une appellation synonyme de l'horreur d’un autre siècle.Celle-ci, par ses pratiques défectueuses et ses implications conscientes dansle processus de la destruction de Nathalie n'est qu'une représentation d'unsystème de prédation soutenu que j'ai découvert petit à petit.Elle était trèscontente de reprendre une psychothérapie différente de la précédente, quidevait mettre un terme à cette surmédication qui l'a empoisonnée jusqu'à ladernière seconde de sa vie, terminée dans un étouffement fatal. Voir lecertificat de décès établi le 3 février 2014 par le service de la médecinelégale. (3) Jeudi 30 janvier 2014 Tôt le matin,Nathalie m'appelle. « Mhamed ! Je vaissortir vendre mes vêtements dans une boutique. J'ai besoin d'argent ». Jel'appelle : « Tu prends le train et tudescends. Tu sais comment ça marche. Juste 20 mn. Tu veux que je monte ? Non !Je viendrai demain vendredi 31 janvier. Tu viens me chercher à la gare SaintCharles. D'accord. Si tu ne te sens pas bien tu m'appelles pour venir. Oui.».L'après-midi,j'appelle encore le service du logement pour le relancer dans la réparation dela serrure, un système complexe défaillant. La porte ne se ferme pas, le risqueest grand de subir l'inimaginable. Et pourtant, cet organisme surtout sonantenne d'Aix-en-Provence avait toutes les informations écrites sur son état desanté et sur l'insécurité et le danger provenant d'une partie des voisinslocataires du même organisme. Des monstres violents aux comportementsimprévisibles contre qui j'avais déposédes mains courantes et remis un rapport détaillé le 14 mars 2011 auprès de lapréfecture qui l'a contraint à une hospitalisation sans consentement du 19octobre 2010 au 19 janvier 2011, sans compter les soins imposés jusqu'à saliquidation physique le 31 janvier 2014.Le soir,j’appelai Nathalie de chez moi en présence d'un ami témoin jusqu'à 20h12 mn.J'insistai auprès d'elle pour venir le matin du vendredi 31 janvier chez moipour un rendez-vous avec Mme Marie- Arlette Carlotti, ministre déléguée chargéedes personnes en situation de handicap et de la lutte contre l'exclusion, pourtenter de faire valoir ses droits. « Tula verras. Elle est très gentille. C'est vrai ! Je vais la voir ? Bien sûr.Génial. ». C'était la dernière communication, en ce 30 janvier 2014 à20h12.La dernièrefois que j'ai entendu la voix de Nathalie, à 20h12 mn : « Merci Mhamed ! Je vais dormirtout de suite. A demain. Tu viens me chercher à la gare Saint Charles. J'aimebien la terrasse de cette gare. Tu m'offres un cappuccino. Bonne nuit.» Vendredi 31 janvier 2014 C'était unehabitude de recevoir tôt le matin des appels de Nathalie chaque fois que je nesuis pas chez elle. Elle était une fidèle aux temps du matin avec sesfraîcheurs et le parfum du café qu'elle préparait à 6h00 dans la cuisine,accompagnée d'une musique bien choisie, Francis Cabrel, Jacques Brel,Beethoven, Jean-Jacques Goldman, du classique et des paroles poétiques. Sonposte radio est quasiment programmé sur France Culture. C'était ça Nathalie. Oùest-elle cette altération cognitive et cette schizophrénie codifiée par la soi-disantpsychiatre de Montperrin ?Ce matin, je mesuis réveillé un peu tard, vers 9h00. Je vérifiai mon portable. Aucun appel deNathalie. Je me demandais si elle était déjà partie d'Aix-en-Provence, si elleétait dans le train. Je l'appelle une fois, pas de réponse. Son téléphone sonnemais rien. Après cinq minutes, je la rappelle sur son portable, toujours pas deréponse. Je refais l'opération plusieurs fois jusqu'à midi. Rien.Je commence àm'inquiéter.A 14h00. Jesuis déjà au RDV avec Mme Carlotti Boulevard Baille engagé dans une campagnecontre la pollution à Marseille due aux circulations des voitures. J'appelleNathalie de mon portable. Rien. Je refais les opérations jusqu'à 15h00 sansarrêts. Mon cœur bat anormalement. Un ami qui est avec moi et Mme Carlottiperçoivent mes inquiétudes et mon angoisse. « Ça va Mohamed ! Non ! Je suis inquiet, très inquiet. Nathalie ne répondplus, je pense que quelque chose de mauvais à entendre est arrivé. Je pense queNathalie est morte. Non ! Ne t'inquiète pas ». Je réfléchis à comment agir.J'appelle une voisine de Nathalie vers 15h30, la seule qui est sympathique.Elle habite en face de chez elle. « Allô «H » ! C'est Mhamed ! Oui, bonjour Mhamed ! Ça va ? « H » ! S'il te plaît « H »! Tu passes chez Nathalie tout de suite si elle est chez elle. Je l'ai appelétoute la journée mais injoignable. Ok. Je passe maintenant ». Elle rentreet me dis : « Mhamed ! La porte n'est pasfermée. Oui je le sais, j'ai appelé l'organisme pour la réparer. Mhamed ! Toutest allumé dans son appartement. Elle n'est pas là Nathalie. « H » ! Oui. S'ilte plaît: Rentre dans la chambre où elle dort. OK. Mhamed ! Oui ! Nathalie estpar terre. Elle est bleue, elle est morte. Mhamed ! Nathalie est morte. Elle ade la mousse dans sa bouche.» La coursecontre la montre pour la sauver des griffes de la psychiatrie et de lacuratelle s'arrête là. J'aurai aimé être plus rapide que la vitesse de lalumière pendant ses derniers jours pour avoir d'excellentes chances d'échapperau processus de destruction mais ces processus ont été plus rapides et plusviolents.La suite estdans ce lien :http://cvjn.over-blog.com/2015/10/dale-nathalie-une-lutte-pour-la-dignite.html Faire face. Comment ? Les digues quej'ai construites avec les moyens du bord pour empêcher la violence du torrentpsychiatrique et sociojudicaire d'emporter Nathalie ont, bon an mal an, résistéjusqu'au 30 janvier 2014 à 20h12 mn. Les acteurs institutionnels et desservices concernés savaient sans aucun doute comment l’enchaînement torrentielet dramatique des situations était irréversible et qu'il pourrait être stoppépar seulement un geste, un petit geste avec un supplément d'humanité mais ilsfaisaient comme si tout allait dans le bon sens, leur sens à eux, le sens deleur culture institutionnelle, transformée en une ingénierie de mesurestotalement inhumaines où l'on préfère préserver un système de normes mortifèresprésenté comme des illusions qui voilent un triptyque bradé : Liberté – Égalité– Fraternité. Voir le courrier adressé au service de la protection juridiquedes majeurs le 07 octobre 2013, quelque mois avant sa mort. Voir le courrieradressé au député Denys Robiliard chargé de la mission d'information surl’hospitalisation sans consentement le 28 décembre 2014 à 14h 47, juste 33jours avant sa mort. (4)La victimecroyait à toutes ces démarches parce qu'elle faisait confiance aux institutionsde son pays. Elle attendait seulement une réponse qu’elle existait, parcequ'elle votait à toutes les élections et qu'elle est Française de cœur etd'esprit.La réponse aété violente parce qu'elle a été formulée dans un silence terrifiant et unoubli volontaire au-delà de toute imagination. Nathalieavait-elle le droit d'exister dans cette société où partout le triptyques'affiche ? « Sur cette terre, il y a cequi vaille qu'on vive ». Mahmoud Darwich, poète Palestinien (1941-2008).Nathalieavait-elle raison de faire confiance aux institutions de son pays ?« La méfiance est toujours pour moi une desformes de l'intelligence. La confiance une des formes de la bêtise ».Disait Paul Léautaud (1872-1956). Plus que vrai. Une valeur bien instituée dansles pratiques délirantes des institutionnels, symptomatique de la valorisationdes inversions perverses dans cette société ravagée par la médiocrité etl'ignorance. La violence desinteractions des trois pôles du triangle institutionnel, triangle de la mort(Préfecture avec son arrêté du 18 octobre 2010, la psychiatrie avec unacharnement médicamenteux dangereux accompagné d'un système de dégradation etd'anéantissement de sa dignité et la justice avec des mesures de curatellesynonyme de dépossession, dépossession de son enfant et amputation sans arrêtde ses maigres allocations), a été foudroyante pour la vie de la victime.«Il faut vivre pour comprendre». DisaitGermaine Tillion (1907-2008). Le lien ici :https://www.mondediplomatique.fr/2009/04/TILLION/17026 Je ne pourraipas faire abstraction de mon étonnement et de mes indignations de ces synergiesinstitutionnelles mortifères. Il m'a fallu une plongée en apnée pour comprendrecomment en dépit des alertes et signalements en direction de ces trois pôles etau-delà d'eux à tous les étages de responsabilité de la puissance publique,aucun n'a pris une initiative, aussi minime qu'elle soit, pour néanmoinsmanifester avec un geste, donner une chance à la victime. Il y a tout dans ungeste comme il est exprimé par le poète Québecois Wilfrid Lemoin (1927-2003) :«Laréalité est-elle plus entière dans le geste que l'on pose ou dans celui quel'on retient ?». N'est-il pas étrange de voir celui-ci traité dans ce systèmecomme un délit ?Je n'épargnepas les soi-disant associations de soutien des personnes victimes desinjustices, la LDH, ALM13, les élus, les imposteurs de la soi-disant gauche etses variantes d'Aix-en-Provence, infectées par le virus de trahison desvulnérables et des exclus. Et pourtant, ils osent parler en leur nom. Uneescroquerie intellectuelle et sociale de taille XXL. Il y a quelque chose depourri dans cette ville.C'est là quej'ai compris que la collusion entre ces trois pôles parle d'elle-même, soutenuepar la passivité de la plus grande majorité des Français.Mes recherchesinitiales à partir du cas de Nathalie m'ont permis de découvrir et de constaterl'existence d'un vaste domaine dans lequel l'articulation stratégique entre lapsychiatrie, la justice et le politique est plus que réelle. Elle estterrifiante pour la société elle-même, pour son devenir. Elle est symptomatiqued'une inhumanité grandissante. L'inscription du cas de Nathalie dans unesignification globale de ces horreurs institutionnelles et sociétales s'imposed'elle-même. Je n'avais aucune connaissance de cette toile furtive conçuedepuis longtemps pour piéger et dévorer au nom des «soins» et de «laprotection».Je venais deloin, du Maroc où mes racines culturelles et sociales sont bien arrosées par lemeilleur jus de l'humanité, de solidarité, de la confiance et de l'honneur.J'ai découvert la France à l'âge de 13 ans quand j'étais au collège dans lesmontagnes du Rif. Je l'ai découvert dans les livres. Je me rappelle comme sic'était aujourd'hui, je me rappelle du premier livre en français que j'aiacheté, Le Germinal d’Émile Zola. Je l'ai lu plusieurs fois sous les arbresdans la forêt devant mes chèvres, mon âne et mon chien. Puis, j'ai redécouvertla France avec le livre de Victor Hugo, Les Misérables. La suite seraconstruite tout au long de mon parcours secondaire et supérieur au Maroc et icien France dans mes formations doctorales en dépit des harcèlements et despressions administratives exercées systématiquement par les services de lapréfecture et le service administratif de l'université contre des étudiantschercheurs étranger hors l'Union Européenne. Ils ne sont pas les bienvenuesdans ce pays en dépit de leur compétence et de leur différence dans la manièrede s'y prendre et de voir.Mes lectures etmes recherches ont été un pont qui m'a permis de découvrir que je ne suis pasle seul à témoigner de ces horreurs. Je suis devenu un simple confirmant de cequi est déjà là et de ce qui est fait dans la souffrance et le deuil qui ne setermine jamais. Je suis un de plus qui ne pourrait pas faire abstraction devingt ans de lien avec une citoyenne de qualité broyée par les mâchoires desinstitutions de son pays à l'âge de 43 ans. Je témoigne pour elle, je croyaisqu'elle était la seule qui avait subi ce sort horrible dans un pays de droitsde l'homme. Non ! Il y a le pire qui fait trembler. Il est dans les témoignagesdes victimes et de leurs proches. Il est dans le récit des survivants de lapsychiatrie. Il est là où des collectifs et des associations sont engagés pourse battre contre ces pratiques, contre ce mal absolu.Je suisterrifié par les témoignages du CollectifNational des Victimes de la Psychiatrie. Le lien ici : http://www.cnvp84.fr/Je suisconsterné et stupéfait des témoignages et contenus publiés par l'association Neptune -Information, recherche, entraide, action - 'maladies' psychiques. Le lien ici :http://www.forumpsy.net/ qui mène un combat dans un esprit de haute factureintellectuelle. Il y a aussi un travail de grande qualité intellectuelle ethumaine menée par le Centre de Réflexionet de Proposition d'Actions sur la Psychiatrie (CRPA) depuis plusieurs années. Le lien ici :https://psychiatrie.crpa.asso.fr/ En même temps,je suis satisfait et content de voir un nouveau-né à Marseille, il y a justequelques semaines. Une association animée par des personnes avec desexpériences différentes dans la lutte pour faire face aux horreurs de lapsychiatrie. Des survivants bien engagés dans le processus de rétablissementsocial et sanitaire dans une alternative humaine et conviviale : PADUP2 :« Pour l’accès et la défense des droits des personnesdirectement concernées par des troubles psychiques et/ ou des personnesdirectement concernées par l’usage de produits psycho-actifs.Ce que j'ai compris du cas de Nathalie La psychiatrieest une arme de destruction massive soutenue et entretenue par la politique ducontrôle fortifiée par des logiques institutionnelles symptomatiques desreprésentations mentales et sociales collectives. Les soi-disant sciencesmédicales et sociales sont les leviers qui "légitiment" cettedestruction au nom de la recherche et des "soins". Dans la réalité deleur fonctionnement et leur paradigme, elles contribuent efficacement à imposerdes normes pour servir des logiques d’homogénéisation par peur de voir ladifférence surgir et remettre en question leurs fondements sociaux etidéologiques, voire civilisationnels. C'est pourquoi Stanislas Tomkiewicz(1999) avait tout à fait raison quand il a dit : "Le bon psychiatre est celui qui ne fait pas ce que dit la psychiatrie».Cette entreprise inhumaine ne fonctionne pas de manière indépendante aux autrescontraintes institutionnelles. La conjugaison entre la psychiatrie et lajustice fonctionne à bon escient. Dans le premier cas, les logiques duréductionnisme de tout individu psychiatrisé par le mécanisme des diagnosticssource d'interrogations sur leur validité impliquent nécessairementl'intervention de la justice par des procédures des mesures sous tutelle oucuratelle, forme de dépossession matérielle et familiale pour motifd'"incapacité". L'intervention de la puissance publique par son fameuxorgane, la préfecture pour contraindre par force l'hospitalisation de lavictime justifiée par une conception de la sécurité dénuée de toute référenceau réel. Latriangulation des opérations concoctées contre Nathalie (Préfecture –Psychiatrie – Justice) sans aucun élément didactique est symptomatique d'uneextinction cérébrale et psychologique des acteurs de chaque pôle. L'acteprémédité de tuer une innocente sur ordonnance et sur la base d'un arrêtéappuyé sur un diagnostic bidouillé est une expression flagrante d'une logiqueconstante et macabre. Un homicide dont les motivations sont clairementvolontaires. Cette entreprise institutionnelle complexe est à la foisillégitime mais aussi chargée de conséquences graves pour la victime. En dépitde ses appels à l'aide et de mes interventions dans toutes les directions,l’exécution de Nathalie par les acteurs de ce triangle est l'ultime sommet dela maltraitance des personnes psychiatrisées. Cependant, la maltraitancepsychiatrique dans ses différentes formes n'est pas encore décrite. Si l'on seréfère à l'échelle Richter de 2 à 10°, nous trouvons que 2° est insensible dansle tremblement, 5°, pourrait provoquer des dégâts sérieux dans lesconstructions. 10° n'est pas encore décrite. Le cas de Nathalie a déjà dépasséle 10° après de violentes secousses physiques et psychologiques sansinterruption pendant plusieurs années, et surtout du 19 octobre 2010 au 31janvier 2014. Derrière chaque mesure d'hospitalisation psychiatrique sansconsentement, il y a un crime soutenu par les acteurs institutionnels au nom de"soins" et de "sécurité". En dehors de la perspective"théroiquo-idéolique" dans laquelle on peut situer la psychiatrieconventionnelle, celle-ci ne pourrait jamais admettre des facteurs d'ordrematériel et socio-économique comme déterminants dans le processus de ladégradation de l'existence de la personne. Son approche réductionniste dufonctionnement cognitif global et complexe de tout individu soumis à desdiagnostics dans des paradigmes obsolètes est symptomatique d'une disciplinepseudo-scientifique née malade. La justification de l'hospitalisationpsychiatrique sans consentement ou sous contrainte, qu'elle soit motivée parl'idée ou de sécurité par les acteurs institutionnels concernés oupar un danger imprévisible est un leurre. La vérité interdite qu'on refuse dedire ou d'entendre sur le lien entre la psychiatrie et l'ordre de la sociétéest aussi symptomatique des représentation sociales et culturelles collectivessur ce qui dérange et remet en question les normes dominantes sur la manièred'être et d'exister. Il y a la peur de la différence, de l'hétérogène, de cequi se distingue et de percevoir et voir.Les mesures d'hospitalisation sous contrainte des personnes"accusée" de dangereux par les pouvoirs publics sont, dans beaucoupdes cas, génératrices d'excellentes chances pour destruction totale desvictimes. J'ai déjà écrit et parlé du cas de ma compagne Nathalie, victime deces horreurs à Aix-en-Provence. Il y tout juste 3 ans jour pour jour qu'elle estmorte le 31 janvier 2014 suite à cette mesure criminelle. Elle n'avait que 43ans.Dans son célèbre texte, Stanislas Tomkiewicz (1999) disait :"J'avais avec tous jeunes une meilleure relation que la plupart de mescollègues. Leur souffrance psychologique, leur façon de voir la vie, de diresouvent les vérités qu'on ne veut pas entendre, me touchait. Je me souviensainsi d'un schizophrène, un garçon de dix sept ans qui, pour la fête deservice, avait proposé le portrait suivant du patron : "Ce qui caractérisele professeur Michaux, c'est qu'il a peur des malades." C'était une visionextraordinaire juste. J'ai compris qu'on appelle fréquemment schizophrènes lespatients qui énoncent les vérités qui ne sont pas bonnes à dire". PP83-84.Dans l'adolescence Volée. Ed., Calmann-Lévy.Il y a aussi l'idée desouffrance que les institutions ne veulent pas entendre, pire, elle la refusealors qu'elle est une réalité humaine. Même les animaux sont conscients de leursouffrance. Ce quim'intéresse à dire en mémoire de Nathalie et de toutes les victimes de lapsychiatrie et de tutelle et curatelle c'est le fleuve des vies qui se poursuitdans les souffrances à l'écart des médias et dans un silence violent desacteurs politiques engagés dans des discours aux fondements furtifs. Il s'estpassé beaucoup de choses de 2014 à 2017 même dans son début, souvent invisiblesdans ces médias, sans pour autant ces événements tragiques soient anodins. Lathermopolitique n'a pas dégeler le monstre glacial. Et pourtant, il est tant d'envoyerdes messages durs, plus durs aux politiques et aux responsables logés danstoutes les hiérarchies et les centres de décision pour qu'ils prennentconscience des dégâts causés aux personnes vulnérables par la psychiatrie et latutelle et curatelle. Il y a des victimes, beaucoup de victimes qui aurait puêtre sauvées si une écoute et un geste avaient lieu dans le bon moment. Desproches qui ont tout perdu dans leur engagement pour les sauver. Ils ont prisdes risques en dépit des conséquences personnelles et professionnelles. Il n'ya pas de fatalité. Tout est possible quand la volonté est inscrite dansl'optimisme de l'action humaine. Ce serait une lâcheté collective de leslaisser souffrir dans l'indifférence totale. En mémoire de NathalieNée le 21 mai 1970Morte le 31 janvier 2014 suite aux traitementsmédicamenteux imposés de 18 octobre 2010 jusqu'à sa destruction totale à l'âgede 43 ans à Aix-en-Provence La psychiatrien'a jamais fait partie de mes pratiques sociales de référence et n'en ferajamais partie. Le savoiracquis dans un pays étranger peut être une patrie et l'ignorance peut être unexil vécu dans son propre pays, (1)ValérieLabrousse. LES DEPOSSEDES. Enquête sur la mafia des tutelles. Ed., Du Moment.2014Frank Hagenbucher.Lettre ouverte à un tu(t)eur professionnel. Édition L'Harmattan. 2010FrankHagenbucher. Nos aînés entre tutelle et canicule. Édition l'Harmattan. 2006(2)Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem. Rapport sur labanalité du mal, traduction française A. Guérin, Paris, Gallimard, 1966;éd. poche, Paris, Gallimard, 1991, coll. "Folio", 1991.(3)Certificat de décès(4)Rapport à Denys Robiliard posté le28 décembre à 14h 74 Germaine Tillion (1907-2008). Lelien ici : https://www.monde-diplomatique.fr/2009/04/TILLION/17026 Stanislas Tomkiewicz. (1999).L'adolescence volée. Ed., LEVY-CALMANN M'hamed EL YagoubiCompagnon de Nathalie Collectif Vérité et Justice pourNathaliewww.cvjn.over-blog.com Mardi 31 janvier 2017MarseilleFrance
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