Avant tout merci à Christine qui m'a fait connaître ce rapport.
Source Lextime
Au cours des années 2009 à 2016, les quatre derniers bâtonniers et le bâtonnier en exercice de Paris Frédéric Sicard ont dilapidé pour eux-mêmes et leurs petits camarades proches pas moins de 35,12 millions d’euros, selon un rapport de 19 pages du cabinet Mazars que l’hebdomadaire le Point dit avoir pu consulter et qui lui consacre, dans sa dernière livraison, une double page intitulée « Le rapport qui secoue le barreau ».
Championne toutes catégories, Christiane Féral-Schuhl, bâtonnière pour les exercices 2012 et 2013, qui s’est octroyée la somme de 583 560 euros à titre de salaire et de prime de départ et a distribué 9,8 millions d’euros à sa cour rapprochée. Viennent ensuite, son successeur, Pierre-Olivier Sur (2014-2015), avec respectivement 540 000 euros et 9,3 millions d’euros, son prédécesseur, Jean Castelain (2010-2011), avec 538 560 euros et 7,9 millions d’euros, l’actuel bâtonnier Sicard (2016-2017) avec 216 000 euros et 3,6 millions d’euros (chiffres sans doute partiels et provisoires) et, enfin, clôture ce palmarès, Christian Charrière-Bournazel (2008-2009) avec 245 183 euros et 2,4 millions d’euros.
Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’une révélation. La somme de 5 106 282 euros dilapidée à ce titre en 2012 ayant fait l’objet d’un recours de la part de trois membres du conseil de l’ordre, Avi Bitton, Elizabeth Oster et Elisabeth Cauly, et ayant donné lieu à un arrêt en 20161 annulant les deux résolutions du conseil de l’ordre de Paris du 18 juin 2013 approuvant les comptes de l’exercice 2012. L’affaire est actuellement pendante devant la Cour de cassation.
L’intérêt de l’article de Mélanie Delattre (Le rapport qui secoue le barreau, le Point, n° 2349, 14 sept. 2017, p. 86) est qu’il apporte un éclairage froid et brutal aux questions que Me Féral-Schuhl a laissé sans réponse en 2013 et même en 2016 devant la cour d’appel de Paris.
On apprend ainsi qu’outre un salaire aussi mirobolant qu’indécent, le bâtonnier de Paris jouit de tous les attributs d’un chef d’État : appartement mis à disposition par l’Ordre sur l’île de la Cité, cuisinier, majordome et toute une brigade à son service, voiture avec chauffeur et gyrophare,… Et parmi les généreusement gratifiés, 100 000 euros annuels pour Henri Alterman, spécialiste des procédures collectives, 65 000 euros annuels pour Jean-Pierre Duffour, responsable relations avec les assureurs, près d’un million d’euros au responsable… de la déontologie, Olivier Lagrave, pour ses prestations de 2010 à 2015, 1,2 million d’euros pour l’ancien secrétaire général de l’Ordre Philippe Lucet sur la période 2010-2015 et 73 000 euros versés à son épouse, France Duffour-Lucet, pour des « prestations diverses ».
Sollicité quant au contenu de ce rapport Mazars, le service communication du barreau de Paris a déclaré à LexTimes ne pas en disposer et qu’il « s'agit d'un rapport confidentiel ».
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